La veille de Noël, l'équipe du site www.fcsete34.online.fr s'est longuement entretenue avec le président du FC Sète, Emile Anfosso. L'occasion de revenir sur l'excellente première partie de saison des «  Vert et Blanc » et d'aborder en toute sincérité tout ce qui fait l'actualité du club.

Partie 1/3 : Le bilan de la première partie de saison

Monsieur le président, quel bilan dressez-vous de la première partie de championnat du FC Sète ?

Evidemment, nous sommes satisfaits. Et ce d'autant plus qu'il est toujours difficile de répondre présent quand on s'est fixé des objectifs. A l'heure actuelle, on a réussi à adopter un rythme de croisière qui nous maintient dans les trois premiers, et je pense que l'équipe a encore franchi un palier en faisant preuve d'une sérénité qui nous permet de ne jamais douter. Je l'ai encore remarqué à Libourne, où nous étions menés 2-0, et à Croix de Savoie, où nous perdions 2-1, avant de revenir à chaque fois à la marque.

Alors bien entendu, il y'a cette année un élément majeur dans le championnat qui explique en partie pourquoi on retrouve Sète à la troisième place et des équipes comme Nîmes et Tours en embuscade juste derrière : les favoris se ratent complètement. Des clubs comme Besançon, Rouen et Wasquehal ont totalement manqué leur première partie de championnat. Et maintenant, ça m'étonnerait qu'ils reviennent. C'est la raison pour laquelle, il faut se battre jusqu'au bout pour saisir le créneau qui se présente.

Il y a t-il un domaine dans lequel vous attendez encore davantage du groupe ?

Il y a un paradoxe : nous sommes la meilleure attaque du championnat alors que nous n'avons pas de véritable buteur. Le recrutement a été fait pour que le secteur offensif soit diffus, ce qui est bien le cas puisque les défenseurs marquent. (NDLR : le dernier exemple en date est le but inscrit par Yoann Congio, qui a réduit le score à Libourne juste avant la trêve).

Néanmoins, je trouve que nous avons un problème défensif dans la mesure où nous prenons toujours les mêmes buts sur coups de pieds arrêtés. A Libourne et à Croix de Savoie, les deux buts que nous avons encaissés, c'est sur des corners du même côté avec tête décroisée ou en déviation au premier poteau. On s'affole un petit peu, on a des quarts d'heure où c'est la folie. C'est un constat qui est surtout vrai à l'extérieur. Du coup, sous réserve de l'accord de la DNCG , et si dans le courant du mois de janvier une opportunité se présentait, il se pourrait qu'on engage un défenseur de métier. Pour affirmer encore davantage notre désir de monter.

Qu'est-ce qui, selon vous, fait la différence cette année ?

Cette saison, le groupe est très fort mentalement. Il est capable de s'adapter à toutes les situations. Et puis, on a un groupe de qualité à l'image de Christophe Rouve, qui à 34 ans est retenu dans l'équipe type du National par le magazine France Football. L'an passé, beaucoup de joueurs ont été blessés, et derrière, il n'y avait pas de banc pour les remplacer.

A Libourne il nous manquait quand même Vallar et Gervais, qui étaient suspendus. Sébastien Gervais qui est un élément clé de l'Equipe. En milieu défensif, il est irremplaçable. Mais malgré tout, on a tenu la route, ce que nous ne faisions pas l'année dernière. Et ça, ça nous permet d'espérer tenir encore un long moment.

Ca doit vous faire plaisir ce mental de guerrier, non ? En tout cas, c'est l'état d'esprit que vous avez toujours recherché chez vos joueurs.

Tout à fait ! Pour moi, c'est ce qui est le plus encourageant. Lorsque les gars sont menés à l'extérieur, ils s'engueulent entre eux. A Libourne, c'était de la folie à la mi-temps. Ils ne baissent pas les bras, et c'est un atout énorme.

L'an passé, personne ne gueulait sur le terrain. J'en ai énormément souffert. Quand on sombrait, on s'endormait et tout le groupe perdait pied. Là, dès qu'un joueur fait deux trois mauvaises actions, je peux vous dire qu'il se fait pourrir par ses coéquipiers. Et il y a quand même des éléments qui stimulent les autres. Regardez Benyachou qui n'a pas été bon toute l'année dernière - il n'a presque pas joué - et bien il fait une saison extraordinaire. A Libourne, il a réveille tout le groupe après notre première mi-temps ratée.

Qu'avez-vous dit aux joueurs avant qu'ils ne partent en vacances ?

Je les ai déjà fortement encouragé à Libourne, à la mi-temps, quand ils étaient menés 2-0. Et puis je leur ai surtout dit que, la veille, j'avais lu le compte rendu du match Troyes- Châteauroux ( NDLR : Les castelroussins perdaient 2-0 à la pause avant d'arracher le match nul. 5-5 !). Je leur ai dit qu'il pouvait encore se passer des choses pendant les quarante-cinq minutes qu'il restait à jouer. Et puis après la rencontre, on leur a dit de bien se reposer, et qu'on reprendrait à fond le 27 décembre. On va encore un peu plus resserrer le groupe en organisant un repas avec le maire avant le match contre Bayonne. C'est ma neuvième année de président, et je vois des choses entre les joueurs qui me touchent. Par exemple, j'ai vu dans le couloir à Libourne les joueurs s'embrasser entre eux avant de rentrer sur le terrain. Je n'avais jamais vu ça. Tous sont ensembles : les anciens, ceux qui ne jouent pas. Vraiment, il y'a un truc. Ca m'a plu et les membres du comité ont été émus. Ca prouve qu'ils sont solidaires même si après sur le terrain, ils se pourrissent. C'était beau. Et ceci explique cela. Je vois des gars comme Quevedo, qui a perdu sa place pour le moment, et qui est le premier à encourager tout le monde. Il a passé de joueur de haut niveau (NDLR : Sochaux, Boavista Porto notamment), il était titulaire, puis il se retrouve écarté, ce qui n'est pas une situation facile à vivre. Mais tout le monde réagit bien : il n'y a pas de mauvais garçon dans le groupe.

(À suivre !)

Pour une meilleure lisibilité, nous avons découpé l'interview en trois parties.

Retrouvez demain la deuxième étape de notre rencontre avec Emile Anfosso dans laquelle il sera notamment question de l'affluence au stade Louis Michel, mais également de l'incroyable potentiel offensif du club. Nous reviendrons ainsi sur le recrutement sétois opéré l'été dernier et sur le cas Tumba. Annoncé partant dans un premier temps, le Congolais restera finalement sur les bords de la mer Méditerranée au mercato. Vous découvrirez des révélations étonnantes sur son vrai-faux départ. A ne surtout pas manquer !

Et puis jeudi, dernière partie de l'entretien, qui réserve également son lot d'informations surprenantes !

Il sera notamment question du réaménagement du stade Louis Michel en cas d'accession en L2. Puis, e président du FCS34 dressera pour vous le bilan des festivités organisées dans le cadre des 90 ans du club et nous parlera de la place qu'occupe Sète sur le marché. Est-ce qu'un joueur choisit facilement le FC Sète pour poser ses bagages ? De même, vous en saurez plus sur les relations qu'entretient le club avec les instances dirigeantes. Le France/Pays Bas Espoirs organisé en novembre dernier n'était qu'un début.