|
En s'imposant courageusement à Raon (1-0), les « Vert et Blanc » s'installent confortablement à la seconde place du classement. Superbe !
C'est tout sourire que les joueurs du FC Sète ont, tour à tour, gravi les quelques marches les menant à leur bus. Certes, les coéquipiers d'Olivier Calabuig s'apprêtaient à passer une nuit sur les routes de France mais qu'importe, avec trois nouveaux points dans l'escarcelle, le voyage s'annonçait diablement moins pénible qu'il ne l'aurait été en cas de contre-performance. Inévitablement, le sommeil des acteurs héraultais a du être bercé par des doux rêves de L2. Et grâce au précieux succès glané hier sur la pelouse champêtre de Gasser, ce rêve coïncide toujours davantage avec la réalité.
Fort d'un pécule de six points sur le quatrième, les Maritimes ont désormais une marge de manouvre intéressante sur la meute des poursuivants. Mais pour en arriver là, il a fallu batailler ferme. Motivés par le staff à leur hôtel de Saint-Dié, puis à l'arrivée au stade, les Héraultais ont réalisé ce que peu d'équipe parviennent généralement à faire dans les Vosges : contenir les velléités adverses alors même que les Nordistes jouent leur avenir en cette fin de championnat.
Souvent redoutables sur leurs terres, les Raonnais ont cette fois du plier face à l'armada sétoise. Parfaitement entrés dans la partie, en dépit d'une occasion initiale de Bottelin dès la quinzième seconde (!), les Languedociens s'appropriaient rapidement la maîtrise du ballon dans l'entrejeu. Kharrazi inquiétait le premier Kévin Grau, mais c'est Kharbouchi qui trouvait l'ouverture de la tête (16e). Pour la plus grande joie des supporters héraultais - on était 6 à Gasser - et du banc sudiste qui jaillit comme un seul homme dans le silence d'un antre plongé dans l'angoisse. Et ce d'autant plus que les différents résultats de la soirée finirent de plomber le moral des aficionados raonnais. Reléguables en cas de défaite, les Lorrains se montraient dangereux sur des contres, néanmoins parfaitement contenus par une défense héraultaise irréprochable d'efficacité. Visiblement tendus, les locaux faisaient souvent les mauvais choix aux abords de la surface maritime Pire, les défenseurs, étonnamment fébriles, ne rassuraient guère l'assistance, ce qui aurait pu profiter une première fois à Dufrennes, surpris de l'aubaine (36e). L'ex-Amiénois fut encore tout près du break peu avant le repos mais aucun « Vert et Blanc » ne put propulser son centre fuyant au fond des filets (43e).

Au pied du mur, les Raonnais entamaient le second acte pied au plancher. Sankharé ne cadrait pas sa reprise alors qu'il était en position idéale (47e). Dans la foulée, Voinson contraignait La Bruna à un réflexe de grande classe alors que beaucoup pensait à l'égalisation. Sur le corner qui suivit, la reprise de Benkajjane tutoya la barre transversale héraultaise. Ouf ! Grosse frayeur dans le camp sudiste. Heureusement, si l'on excepte des centres devant les buts qui demeurent toujours dangereux, ce seront les seules opportunités vosgiennes d'égaliser. La faute à une défense toujours aussi imperméable qui sut faire corps pour endiguer la révolte adverse. Mieux, les Languedociens auraient ensuite mérité de marquer une nouvelle fois. Les coups de pieds arrêtes de Gervais firent frissonner le maigre public lorrain tandis que l'entrée de Zico Tumba mit le feu à l'arrière garde des « Bleus ». Si l'on ajoute les multiples percées de Dufrennes, N'Dri et Kharbouchi sur les côtés, vous aurez compris que les joueurs de l'île Singulière disposaient d'armes fatales capables de dynamiter les derniers espoirs des irréductibles nordistes.

Tumba et N'Dri manquait alors de promptitude pour conclure de belles opportunités avant que le corps arbitral ne prive par trois fois les Languedociens d'une juste récompense. Celle qui aurait permis d'affirmer définitivement la supériorité des hommes de Claude Calabuig et d'éviter l'inévitable tension née d'arrêts de jeu à rallonge (9 minutes !). Bien servi par N'Dri, Tumba fut sanctionné pour une main inexistante, ce qui eut le don d'énerver passablement le Congolais. Heureusement, le néo-sétois a les nerfs solides. Car le penalty dont il fut illégalement privé dans les dernières minutes aurait fait exploser plus d'un joueur. Et que dire lorsque Mickaël N'Dri s'arracha pour reprendre un centre en retrait de Gervais et - pensait - on - inscrire le deuxième but du match ? Rien. Sauf signaler - une nouvelle fois -la décision illégitime de l'arbitre assistant, qui leva, à la surprise générale, son drapeau. alors que le ballon rebondissait dans les cages de Kévin Grau. Pas une surprise en somme si on s'attache aux antécédents de cet homme en noir (voir article sur les coulisses de la rencontres : ici). Qu'importe, au terme d'une fin de match parfaitement maîtrisée, au cours de laquelle les Sétois s'attelèrent à conserver le ballon très loin de leur camp, les Héraultais tenaient leur succès. Celui qui permet aux « Vert et Blanc » de s'adjuger une marge de sécurité au classement. Celui qui affiche encore plus haut les prétentions maritimes. Oui, le FC Sète est armé pour monter, et il le fait clairement savoir ! Superbe !

|
|