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Il y a des scores de parité sur lesquels planent des odeurs de victoires, tandis que d'autres, sont teintés du goût amer de la déception. Samedi soir, sur les coups de 22h, à en juger par la folle ambiance qui régnait dans les vestiaires héraultais, nul doute que les Sètois ont fait leur choix.

Si le point ramené de Cherbourg au terme d'un final dantesque reste en travers de la gorge du collectif languedocien, celui arraché face à Valence tend à matérialiser encore davantage le doux rêve partagé par toute une ville depuis quelques mois. Et au vue de la physionomie du match, ce partage des points est tout sauf usurpé. Mais le talent d'Agueh, la maladresse maritime et la baraka valentinoise ont longtemps fait capoter l'opération. Jusqu'à ce que Rouve ne délivre tout un stade à l'entame des arrêts de jeu. Final ahurissant pour un match longtemps frustrant pour l'ensemble des aficionados sétois.
Car si les visiteurs prenaient d'emblée la direction des opérations, trouvant logiquement l'ouverture suite à un mauvais renvoi de Benyachou (13'), la suite des événements fut totalement dictée par les « Vert et Blanc ». Fébriles par moment, ils permirent toutefois aux rapides attaquants drômois de se mettre en évidence. Et de frôler le break par deux fois, en seconde période lorsque Ouejdide et Farro déployèrent de rapides contre-attaques que Labruna annihilait remarquablement.
Le reste de la partie, toutefois, pouvait être assimilée à une progressive montée en puissance du onze sétois. Benyachou, avide de revanche après avoir involontairement permis à Ouejdide d'ouvrir le score, voyait sa tentative lointaine s'écraser sur la barre transversale (18'). Agueh sortit ensuite une frappe vicieuse de Dufrennes avant que Rouve, par deux fois, puis Tumba, à l'orée du temps additionnel, ne ratent le cadre et l'occasion de ramener les deux formations à égalité.
Amers au moment de regagner les vestiaires, les Héraultais accentuaient la pression si tôt le second acte entamé. Enfin libérés, les coéquipiers de Zico Tumba entamaient un siège quasi-constant sur l'arrière-garde « rouge ». De plus en plus dangereux, les locaux assiégeaient littéralement leurs adversaires au cours d'un final des plus haletant. Mais après plusieurs alertes sérieuses dans les 18m valentinois, Agueh, déjà monstrueux à l'aller, parvenait tant bien que mal à préserver sa cage inviolée. Et quand il était battu, c'est le ballon qui fuyait le cadre. Ainsi, Dufrennes vit sa tentative frôler le poteau alors que le stade était déjà debout (77').
A deux doigts de dynamiter le coffre-fort drômois, les Languedociens ne lâchaient pas les armes. Bien leur en pris puisque Mr Fidri désigna le point de penalty alors qu'on entrait dans le temps additionnel. Rouve ne manquait pas l'occasion de frapper pour la quatorzième fois de la saison et ainsi placer encore davantage son équipe sur les rails de la L 2. Et ce d'autant plus que les adversaires directs du FCS dans la course à l'accession trébuchait un à un. Décidemment, tout comme le fort mistral qui soufflait sur le stade Louis Michel samedi soir, le vent a tourné en l'espace de quelques secondes au cours de cette 33e journée de championnat. Menés en dépit d'une pression de tous les instants, les « Vert et Blanc » ont donc arraché un point qui leur permet d'accentuer leur avance au classement. Quelle soirée !

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